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Notre participation au sein du Festival du film et forum international sur les droits humains


"La pandémie arrête le monde, mais personne ne pourra arrêter les droits humains", a affirmé le président de la Fondation Droits Humains, M. Bruno Bergomi, qui a fortement voulu organiser la manifestation en présentiel avec un nombre réduit de films et des projections réparties entre plusieurs villes du Canton; un acte de courage qui a été récompensé par une présence globale de 2500 spectateurs.


La quatrième journée du festival s’est ouverte à Mendrisio avec l’évènement organisé par le Comité, qui, en collaboration avec le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains dans le Sahara Occidental (coalition de 250 ONG coordonnée par Gianfranco Fattorini) et l’Association pour le développement des énergies renouvelable, Sahara, Solaire, Solidaire (ADER/S), a proposé deux documentaires, « Fusils ou graffiti ; la lutte pacifique du peuple sahraoui » de Jordi Oriola Folch et « Il muro : la ferita del Sahara », de Gilberto Mastromatteo e Fiorella Bendoni.















Cliquez sur les images afin d'accéder aux documentaires.


Les deux projections ont été suivies par un entretien avec le réalisateur et journaliste, Mastromatteo et par un très riche et émouvant débat sur l’application au Sahara Occidental du principe de prévention des conflits, avec Francesco Bastagli, ancien représentant de Kofi Annan au Sahara Occidental et ancien chef de la MINURSO, avec Giulia Olmi, coordinatrice des projets de l’ONG italienne, CISP (Comitato Internazionale per lo Sviluppo dei Popoli) en Algérie et dans les camps des réfugiés sahraoui.


Le débat, modéré par M. Fattorini, nous a offert quelques précieux points de réflexion. Selon M. Bastagli la vraie lutte politique pour la cause sahraouie se déroule au sein du Conseil de Sécurité, qui est l’institution responsable pour la sécurité internationale. Chaque année ce gremium discute de la situation du Sahara Occidental et de la MINURSO ; une solution pourrait et devrait, donc, être discutée et trouvée au sein des Nations Unies.

La question sahraouie, a affirmé M. Bastagli, est du point de vue juridique claire : depuis les années ’60 la jurisprudence de la Cour Internationale de Justice a établi que le Sahara Occidental a un droit fondamental et inaliénable à l’autodétermination ; les décisions récentes du Tribunal Européen, ainsi que les décisions de l’Assemblé Générale et du Conseil de Sécurité ont confirmé ce statut juridique.


La problématique réside plutôt dans l’aspect politique. Il est notoire que très peu de gouvernements s’intéressent au Sahara Occidental; ceux qui surveillent la situation font partie des états très influents et sont tous rangés du côté du Royaume du Maroc. Ces états ont constitué un organisme informel au sein du Conseil de Sécurité qui s’appelle « Groupe des amis du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental », qui se réunit et discute préalablement les questions liées au Sahara Occidental, rédige les projets des décisions finales, etc. ; de ce groupe font partie, la France, l’Angleterre, les Etats Unis, la Russie et l’Espagne.


Il y a les états qui ne s’intéressent pas à la situation au Sahara Occidental et qui ne veulent pas se mêler dans la question, en prenant une position contraire au « Groupe des amis » pour différentes raisons, ne serait-ce que pour ne pas déstabiliser l’ordre géopolitique décidé par les grandes puissances.

Selon la Charte des Nations Unies (chapitre 11), jusqu’à ce qu’un peuple n’a pas eu la possibilité d’exercer librement son droit à l’autodétermination, l’Onu est obligée a le soutenir, en veillant à ce que ses droits soient assurés. Au Sahara Occidental ce chapitre est resté lettre morte. Selon Giulia Olmi, qui possède une longue expérience de vie et de travail dans les camps des réfugiés et donc d’une connaissance approfondie de la situation, même dans le domaine humanitaire la politique prime sur le droit. Les conséquences pour la population sahraouie sont désastreuses : tous les droits sont réduits au minimum ou carrément niés. Par exemple, suite à un aide alimentaire précaire, la croissance dans les enfants est retardée (30% dans les enfants) et les problèmes d’anémie chez les enfants et les femmes dépassent le 50%.

M. Bastagli et Mme Olmi ont dénoncé ainsi l’échec de la communauté internationale, échec qui nous rend tous responsables en tant que membres de cette communauté. Le Peuple du Sahara Occidental est complètement abandonné et paie pour ça un prix inestimable, affirment les intervenants.

Egalement, le manque d’informations sur ce qui se passe au Sahara Occidental représente un obstacle à la résolution de la question. Les journalistes, les observateurs internationaux, les délégations de parlementaires et les activistes des droits humains n’ayant pas accès aux Territoires Occupés par le Royaume du Maroc, toute opération visant à constituer des dossiers concernant la violation des droits humains devient difficile et périlleuse.

Ces réflexions nous amènent, donc, à la conclusion que le principe de prévention des conflits, principe tant est cher à la communauté internationale, ne trouve, au Sahara Occidental, aucune application.

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